Avis de décès d’un personnage : Chassun

Dans les terres ravagées d’Azeroth, sous un ciel d’orage et de cendre, un héros se dressait face à l’adversité. Chaussun, un chasseur troll, s’illustrait par sa chance extraordinaire et sa capacité à tomber sur des objets rares dès ses premières aventures. Naviguant de quête en quête avec une facilité déconcertante, il montait en niveau avec l’aisance d’un chat qui grimpe.

Durotar était à sa botte, et l’Undercity était conquise. Toutes les quêtes s’enchaînaient, portées par son habileté et sa chance légendaire. Sa deuxième passion, l’herboristerie et l’alchimie, progressait à une vitesse folle, lui conférant une maîtrise inégalée des potions et des remèdes. Son talent pour extraire les essences les plus rares le conduisit à collaborer avec les apothicaires de la Horde, notamment avec le redoutable chimiste Faranell de Fossoyeuse, qui voyait en lui un prodige des élixirs. Vol’jin lui-même l’avait un jour félicité pour sa ruse et son agilité, et ses exploits résonnaient jusqu’aux profondeurs des Pitons-du-Tonnerre. Mais ce n’était pas seulement un chasseur chanceux ; c’était un guerrier dans l’âme, prêt à défendre la Horde contre toute menace. Aux côtés de son fidèle compagnon, Bridou, un porc sauvage des contrées de Durotar, il s’aventura dans les Tarides, terres hostiles où régnaient les centaures de la tribu Galak. Lors d’une mission ordonnée par la Horde, lui et ses troupes furent envoyés pour sécuriser un avant-poste au nord de Camp Taurajo. L’ennemi était féroce et nombreux, mais la promesse de gloire et de reconnaissance auprès de Vol’jin, le chef des Trolls Sombrelance, lui donnait la force d’avancer.

Le combat s’engagea sous la chaleur accablante du désert. Avec dix guerriers valeureux, il se jeta dans la bataille. Ses flèches fendaient l’air et abattaient les centaures à distance, tandis que Bridou mordait et chargeait les adversaires avec une rage décuplée. Le sable se teintait de rouge alors que les cris des centaures et des trolls se mêlaient dans une danse funeste. Les sorts volaient, les lames s’entrechoquaient, et dans ce chaos, Chaussun tenait bon, sa vision focalisée sur la victoire. Alors que l’affrontement faisait rage et que les ennemis tombaient sous ses tirs précis, un son de corne résonna au loin. Une nouvelle vague de centaures surgit, bien plus nombreuse que prévu. À leur tête se trouvait un chef imposant, Karrga Cœur-d’Acier, un vétéran dont la cruauté était légendaire. Avec une rapidité stupéfiante, les centaures se refermèrent sur Chaussun et ses compagnons.

Les siens hésitèrent, puis, dans un élan de panique, tournèrent les talons. Ses alliés battaient en retraite, le laissant seul en proie à l’ennemi. Même en criant leur nom, il savait que personne ne reviendrait. Mais il ne trembla pas. Son arc encore tendu, il fit pleuvoir ses dernières volées de flèches sur l’ennemi, atteignant même Karrga en plein torse. Mais le centaure ne tomba pas, et dans un hurlement de rage, il ordonna l’assaut final. Bridou, dans un ultime élan de fidélité, se déchaîna pour lui frayer un chemin, bondissant sur les centaures avec une fureur bestiale. Chaussun, épuisé mais toujours debout, brandit sa dernière potion, une concoction mortelle qu’il avait préparée jadis. Il la brisa au sol, libérant une explosion d’acide et de flammes qui emporta plusieurs ennemis dans son sillage. Mais submergés par leur nombre, ils tombèrent ensemble. L’un après l’autre, les centaures s’acharnèrent sur son corps jusqu’à ce que son cœur cesse de battre.

Son corps reposa sur le champ de bataille des Tarides, mais son nom ne fut jamais oublié. Les bardes orques chantèrent son dernier combat, les trolls Sombrelance pleurèrent leur frère tombé, et une stèle fut érigée à sa mémoire, portant ces mots :

« Ici repose Chaussun, chasseur des Tarides, dont la flèche perçait l’ombre et dont le courage illumina la nuit. »

Les survivants racontèrent son histoire, et les murmures de sa bravoure s’étendirent bien au-delà des Tarides. Certains disaient que son âme n’avait pas trouvé le repos, que son esprit errant hantait encore les plaines déchirées par la guerre. Des aventuriers en quête de gloire affirmaient l’avoir vu, une silhouette fugace sous la lumière blafarde de la lune, veillant sur ceux qui avaient trop vite fui ce jour-là.

Ainsi, Chaussun ne fut jamais oublié. Son nom résonnait dans les veillées des guerriers, ses exploits gravés dans les annales de la Horde. Il était devenu une légende, un symbole de l’honneur et du sacrifice, un héros dont l’épopée se racontait encore sous les cieux rouges des Tarides.